Avez-vous vu l’image du trou noir au centre de la Voie Lactée ? Maintenant, vous pouvez aussi l’écouter

Voici La Première Image Historique Du Trou Noir Au Centre

Les scientifiques de l’observatoire à rayons X Chandra de la NASA ont transformé les données de Sagittarius A *, le trou noir au centre de la Voie lactée, en son.

Le 12 mai 2022, des scientifiques du projet Event Horizon Telescope (EHT) ont écrit l’histoire de l’astrophysique, montrant au monde la première image du Sagittaire A*, le trou noir supermassif au centre de notre galaxie, la Voie lactée. Un travail énorme et complexe réalisé par des centaines de savants, qui a nécessité des années de calculs et l’utilisation d’outils très sophistiqués, capables de saisir les détails de l’horizon des événements et du disque d’accrétion du « cœur des ténèbres ». Le résultat extraordinaire, qui a fait le tour du monde, restera à jamais gravé dans les livres de la science ; après tout, nous avons été les premiers êtres humains à pouvoir voir comment le Sagittaire A * est fait. Désormais, quelques jours après la publication du formidable « snap », nous avons également la chance de pouvoir écouter le trou noir, grâce à une sonification mise au point par des scientifiques de l’observatoire Chandra X-ray de la NASA. Vous pouvez entendre la « voix » du trou noir supermassif dans la vidéo en tête d’article.

Crédit : EHT

Techniquement, la sonification est un processus capable de traduire n’importe quel ensemble de données en éléments acoustiques, parfois en mélodies réelles, comme le montre cette étude des toiles d’araignées. Dans le cas spécifique du Sagittaire A *, les scientifiques ont expliqué qu’ils transformaient les changements de luminosité et de vitesse du matériau entourant l’horizon des événements en un enregistrement binaural, ce qui donne au son une tridimensionnalité. L’effet est enveloppant, le son passant d’une oreille à l’autre ; sans surprise, la meilleure façon de l’écouter est à travers une paire d’écouteurs stéréo. Les variations de volume du son sont liées aux variations de luminosité du matériau incandescent du disque d’accrétion, tandis que celles de vitesse sont liées aux fréquences ; les plus élevées sont celles des particules les plus proches de l’horizon des événements. C’est en fait la « frontière » qui aspire tout et une fois franchie elle ne laisse rien s’échapper, pas même la lumière. Le disque d’accrétion du trou noir est plutôt un mélange de particules qui sont dévorées et d’autres qui sont projetées à des vitesses relativistes vers l’espace lointain. Tout cela a été transformé en un son stéréo 3D fascinant par les scientifiques de la NASA. Les mystérieux échos réfléchis d’autres trous noirs ont également été sonifiés récemment.

Rappelons que le Sagittaire A* est situé à environ 26 mille années-lumière de la Terre et a une masse estimée à 4,4 millions de soleils, un « monstre » par rapport à notre étoile mais un petit si placé devant le trou noir supermassif au cœur de la Vierge A (M87), le colosse de 6,6 milliards de masse solaire immortalisé par le télescope Event Horizon (EHT) il y a trois ans. C’était la toute première image d’un trou noir et elle est entrée dans l’histoire comme le fait le Sagittaire A *. Tous deux ont été immortalisés grâce à un réseau de radiotélescopes extrêmement puissants capables d’en simuler un aussi grand que l’ensemble de la Terre. Ce n’est qu’avec cette technique qu’il a été possible d’obtenir des images d’objets aussi éloignés, considérant que c’est comme vouloir photographier un beignet se trouvant sur la surface de la Lune depuis la Terre.