Des scientifiques de l’Agence spatiale européenne (ESA) ont montré que l’Amazonie avait perdu 5,2 millions d’hectares entre 2017 et 2021, soit environ 1 million par an.
Crédit : ESA
En seulement cinq ans, la forêt amazonienne a perdu plus de 5 millions d’hectares, soit environ 1 million chaque année. C’est un chiffre dramatique qui souligne pour la énième fois la gravité de l’exploitation perpétrée contre le « poumon vert » de la Terre, trésor de biodiversité et allié inestimable – du moins jusqu’à il y a quelques années – dans l’absorption du carbone, le élément qui sous-tend le changement climatique anthropique. À la suite de cette destruction, l’Amazonie libère désormais plus de dioxyde de carbone (CO2) qu’elle n’en capte, selon une étude récente menée par des scientifiques du Centre d’observation et de modélisation de la Terre de l’Université de l’Oklahoma : au cours de la dernière décennie, le ratio était de en effet 16,6 milliards de tonnes émises contre 13,9 milliards de tonnes absorbées.
Des scientifiques de Sentinel-1 for Science: Amazonas, un projet de recherche dirigé par l’Agence spatiale européenne, ont déterminé que l’Amazonie avait perdu plus de 5 millions d’hectares en seulement cinq ans, entre 2017 et 2021. (ESA). Il utilise l’énorme quantité de données capturées par le satellite Sentinel-1 de la constellation Copernicus, qui surveille les pertes forestières depuis 2015 grâce à des observations cycliques tous les 6 à 12 jours. Le satellite collecte des millions de gigaoctets de données radar à synthèse d’ouverture (SAR) en toutes circonstances, « de jour comme de nuit, quelle que soit la couverture nuageuse, la brume, la fumée ou les aérosols », comme le précise un communiqué de presse de l’ESA. Cela permet de surveiller la déforestation avec des détails sans précédent, même à la lumière de la haute résolution de « l’œil » de Sentinel-1 de 20 mètres x 20 mètres.
En analysant statistiquement 450 téraoctets de données collectées au cours de la période de cinq ans susmentionnée, les scientifiques ont déterminé que l’Amazonie avait perdu plus de 5,2 millions d’hectares, plus d’un par an. Pour faire une comparaison, il s’agit d’un territoire aussi étendu que la Sicile, le Piémont et le Val d’Aoste réunis, ou que le Costa Rica, selon la comparaison ESA. La forêt amazonienne est détruite et brûlée pour créer de nouvelles mines, des infrastructures et surtout des élevages de bétail, qui sont également impliqués dans la catalyse des émissions de carbone dans l’atmosphère et l’amplification du réchauffement climatique.
« Ce que nous voyons depuis l’espace, c’est plus d’un million d’hectares de forêts tropicales humides qui disparaissent chaque année dans le bassin amazonien, la pire année étant 2021 au Brésil. Désormais, nous pouvons suivre ces fuites et les signaler de manière transparente et cohérente tous les 12 jours », a déclaré le Dr Neha Hunka, expert en télédétection au Gisat. L’espoir des experts est que fournir des données claires, constamment mises à jour et facilement accessibles par tous puisse aider à sensibiliser le public aux dommages causés à la forêt amazonienne et aux conséquences du changement climatique.
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