En raison des dommages causés à la navette Soyouz MS-22 par une petite « pierre de l’espace », trois astronautes devront rester sur l’ISS 6 mois de plus que prévu.
L’astronaute Tracy Caldwell Dyson admire la Terre depuis l’ISS. Crédit : NASA/ESA
Les deux cosmonautes russes Sergey Prokopyev et Dmitry Petelin et l’astronaute américain Francisco Rubio devront rester à bord de la Station spatiale internationale (ISS) jusqu’en septembre 2023 au moins. Cela indique que leur mission initiale de 3 mois, qui aurait dû se terminer en mars, seront prolongés de 6 mois supplémentaires, les forçant à rester en orbite pendant 9 mois consécutifs. C’est la décision prise par ROSCOMOS (l’agence spatiale russe) de concert avec la NASA suite à l’accident de la navette spatiale Soyouz MS-22, percutée le 15 décembre 2022 par un minuscule météoroïde (une « pierre de l’espace ») qui l’a irrémédiablement endommagée. .
Les images de la perte spectaculaire de liquide du système de refroidissement du vaisseau spatial russe (amarré à l’ISS) ont rapidement fait le tour du monde. Immédiatement, on craignit pour l’intégrité du Soyouz, censé ramener les trois astronautes à la maison. Malheureusement, la nature des dommages, qui auraient entraîné une surchauffe insupportable à l’intérieur du véhicule lors de la rentrée, a conduit à la décision inévitable de ne pas l’utiliser pour la rentrée de l’équipage sur Terre. Ainsi s’est déclenchée la cascade d’événements qui a conduit ROSCOMOS et la NASA à prolonger de plusieurs mois la mission de Prokopyev, Petelin et Rubio.
Cela n’a pas dû être une décision facile, compte tenu des problèmes de santé que le long séjour dans l’espace – ou plutôt la microgravité – peut entraîner. Qu’il suffise de dire qu’une étude récente coordonnée par des scientifiques de l’Université de Calgary a déterminé que, lors de chaque mission sur la Station spatiale internationale, les astronautes perdent des décennies de masse osseuse. Si cela ne suffisait pas, une autre étude de la Icahn School of Medicine du Mount Sinai à New York a révélé des mutations dans le sang des astronautes liées au cancer et aux maladies cardiovasculaires. Ce sont des données importantes notamment pour l’avenir de l’exploration spatiale et surtout pour la conquête de Mars, l’objectif le plus ambitieux de la nouvelle course à l’espace. Ce n’est pas un hasard si l’on pense – à juste titre – que le très long séjour forcé des trois astronautes à bord de l’ISS sera exploité pour collecter des données précieuses en ce sens. Après tout, un voyage vers la planète rouge nécessiterait plusieurs mois (même le problème le plus grave du rayonnement cosmique devra être résolu).
Bien que les trois astronautes ne reviendront sur Terre qu’en septembre, le vaisseau spatial Soyouz MS-23 remplaçant le MS-22 s’amarrera à la Station spatiale internationale le 26 février, en mode autonome. Cela indique qu’à la fin du mois de mars, en théorie, l’équipage aurait pu revenir en toute sécurité. Cependant, l’impossibilité de le relever a obligé les agences aérospatiales à revoir complètement leurs plans, les « obligeant » à rester en place pendant encore 6 longs mois. Ils recevront probablement en dot toutes les expériences que les collègues restés chez eux auraient dû réaliser pour laisser MS-23 libre. Naturellement, comme l’explique ROSCOMOS, le MS-23 peut être utilisé à tout moment comme nacelle d’urgence. En ce moment, en plus de Prokopyev, Petelin et Rubio, il y a aussi Anna Kikina, Koichi Wakata, Josh Cassada et Nicole Mann sur l’ISS.
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