Fin janvier, les météorologues prédisent que l’effet ASE pourrait se déclencher sur l’Adriatique, un phénomène météorologique peu fréquent qui apporte de la neige sur les plages et la mer. Voici ce que c’est.
Depuis quelques jours, les températures en France ont considérablement baissé, donnant vie à un véritable hiver après un automne anormal et « chaud ». Le temps particulièrement froid a provoqué des chutes de neige abondantes même dans les collines et, dans certains cas, même dans les plaines. De plus, toutes les conditions sont créées pour donner vie à l’effet ASE, acronyme de Adriatic Snow Effect, qui dans notre langue se traduit par Adriatic Snow Effect ou par Snowy Effect causé par la mer Adriatique. C’est un phénomène particulier, peu fréquent et typiquement hivernal, qui apporte des chutes de neige abondantes du côté adriatique de la botte, avec la possible implication également des plaines et des plages.
L’ASE, comme le précise la page spécialisée Geometeo, est un phénomène neigeux bien connu en Amérique du Nord, où il implique les Grands Lacs et prend le nom de Lake Effect Snow. Ici, il s’agit des mers et plus particulièrement de l’Adriatique, c’est pourquoi il prend le nom d’ASE. Il se produit lorsque de grandes masses d’air froid et sec de la zone du cercle polaire arctique – par exemple de Russie / Sibérie et Scandinavie – arrivent sur le bras oriental de la mer Méditerranée, après avoir traversé des plateaux et se sont coincés entre les montagnes des Balkans, comme le Alpes dinariques. Le vent qui descend à grande vitesse le long des pentes est appelé catabatique.
Poussées par les vents de bora et de tramontane, ces masses d’air glacées, denses et lourdes rencontrent l’Adriatique comme le premier espace marin ouvert, dont la surface est caressée par des conditions sensiblement différentes de celles continentales, avec un air plus chaud, humide et plus léger . Cette rencontre entre « opposés » déclenche une forte instabilité qui donne lieu à d’importantes formations nuageuses, notamment de gros cumulus et cumulonimbus. Au cours de leur parcours guidés par le vent, les nuages finissent par « s’écraser » contre la chaîne des Apennins face à la mer Adriatique, produisant de nouveaux bouleversements de la masse d’air – grâce aux mouvements convectifs qui s’enclenchent – donnant lieu à d’abondantes pluies. L’élévation soudaine et forcée des masses d’air est à son tour appelée « effet stau ».
Cependant, comme l’air reste très froid, des chutes de neige importantes peuvent se déclencher, même de nature orageuse en raison du vent fort, touchant les basses altitudes, les plages et même la surface de la mer. Ainsi est né l’effet ASE. Il s’agit d’un phénomène rare, mais les prévisions météorologiques de fin janvier 2023 suggèrent que toutes les conditions sont réunies pour que l’effet de neige adriatique se manifeste, en particulier le long des côtes des Abruzzes, des Marches, du Molise, des Pouilles et du sud de la Romagne. La raison réside dans le fait que le nord de l’Adriatique est trop étroit pour permettre la formation de gros nuages, qui grossissent à mesure qu’ils sont poussés du cœur du bassin par la bora et la tramontane vers la côte.
Comme l’ont précisé les experts, les accumulations de neige les plus importantes se produisent encore du côté nord-est des montagnes; parmi les plus impliqués, comme l’explique meteofunghi.it, figurent le Monte Titano à Saint-Marin, le Monte Conero dans la région des Marches et le promontoire du Gargano dans les Pouilles. L’effet ASE, comme l’indique bfpmeteo, peut être prédit tant du point de vue de l’occurrence que de l’intensité, sur la base d’un indice numérique appelé SI-ASES (Synthetic Index Adriatic Sea-Effect Snow). Il est basé sur quatre paramètres distincts, parmi lesquels l’humidité relative et le gradient thermique vertical.
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