Adieu les glaciers de Yellowstone, du Kilimandjaro et des Dolomites d’ici 2050, condamnés à cause de nous

Adieu Les Glaciers De Yellowstone, Du Kilimandjaro Et Des Dolomites

33% des glaciers des sites UNESCO disparaîtront d’ici 2050 à cause du changement climatique, même si nous arrêtons les émissions. Il est temps de sauver les autres.

Adieu les glaciers de Yellowstone du Kilimandjaro et des Dolomites

Les glaciers du Kilimandjaro, des Dolomites, du parc national de Yellowstone et bien d’autres sites disparaîtront à jamais d’ici 2050. Leur fonte est désormais certaine et se produira quelle que soit la manière dont nous parviendrons à lutter contre les émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, le principal moteur du réchauffement climatique. Ces masses de glace légendaires ont en effet atteint un point de non-retour et désormais, selon les scientifiques, il n’y a plus rien à faire pour les sauver. Environ un tiers des 18 600 glaciers hébergés dans 50 sites du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, plus connue sous l’acronyme d’UNESCO, disparaîtront de la Terre d’ici à peine trente ans. Un nombre énorme, mais heureusement partiel. Les glaciers restants, en fait, peuvent encore être sauvés. Mais cela ne dépend que de nous et des actions que nous allons entreprendre.

Affirmer qu’un tiers des glaciers des sites de l’UNESCO disparaîtront d’ici 2050, c’est un nouveau rapport élaboré par l’organisation onusienne, établi sur la base de multiples études satellitaires et de terrain qui surveillent depuis des décennies la santé des corps gelés. Comme le précise l’UNESCO, les 18 600 glaciers des « sites du patrimoine mondial » représentent environ 10 % des zones gelées de la Terre, couvrant 66 000 kilomètres carrés. En raison du changement climatique, cependant, au cours des vingt dernières années, il y a eu une accélération spectaculaire des processus de fonte, ce qui a conduit ces glaciers à perdre 58 milliards de tonnes de glace par an. C’est « l’équivalent de la consommation d’eau annuelle combinée de la France et de l’Espagne », a indiqué l’UNESCO, ajoutant que leur fonte est responsable d’environ 5% de l’élévation du niveau de la mer. Ce dernier facteur est l’un des plus préoccupants par rapport au changement climatique, étant donné que d’ici 2100, on estime que des régions côtières entières, des îles océaniques (surtout dans le Pacifique) et de grandes villes faisant face à la mer seront submergées.

Parmi les glaciers qui mourront à cause de nous, il y a les derniers qui restent en Afrique, à savoir ceux du sommet du Kilimandjaro et du Mont Kenya ; le glacier Marmolada, la « Reine des Dolomites », dont les souffrances ont causé la tragédie du 3 juillet dernier ; les glaciers du Yunnan, en Chine, qui ont perdu 57,2 % de leur masse depuis 2000 ; les glaciers du Mont Perdu dans les Pyrénées, entre la France et l’Espagne ; les Glaciers du Parc National Los Alerces (Argentine) ; les glaciers du parc national de Yellowstone (États-Unis d’Amérique) ; les glaciers du parc international de la paix Waterton Glacier entre le Canada et les États-Unis, qui ont perdu plus du quart de leur volume en deux décennies; et beaucoup plus. Il ne s’agit pas seulement de perdre des écosystèmes uniques et précieux, mais aussi de mettre en danger la vie de nombreuses communautés qui dépendent de ces glaciers depuis des siècles (voire des millénaires). Grâce au cycle saisonnier de l’eau lié aux glaciers, ils peuvent en effet cultiver la terre, abreuver les animaux et disposer d’eau propre. Avec la disparition des glaciers en aval, rien ne viendra, obligeant les populations à abandonner leurs terres et leurs activités, avec toutes les conséquences sociales et économiques qui en découlent.

Heureusement, comme le précise l’UNESCO, tout n’est pas perdu. En effet, si nous parvenons à contenir la hausse des températures à pas plus de 1,5°C au-dessus de la moyenne de l’ère préindustrielle, nous pourrons sauver les deux tiers des glaciers des sites du patrimoine mondial (et pas seulement). Comme il ressort de certains rapports récents, malheureusement, à ce jour, nous sommes très loin d’être en mesure d’atteindre ce résultat. Pour cette raison, le souhait des experts est que lors de la COP27, qui débutera le dimanche 6 novembre au Caire, en Égypte, les décisions nécessaires soient enfin prises pour endiguer les émissions de CO2 et les terribles conséquences qu’elles entraînent.