La sonde DART s’est écrasée sur un astéroïde lors de la première mission historique de défense planétaire

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La NASA a écrasé une sonde sur un astéroïde pour tester sa capacité à dévier les corps célestes se dirigeant vers la Terre. Les images spectaculaires.

Le système binaire des astéroïdes.  Crédit : NASA

Le système binaire des astéroïdes. Crédit : NASA

À 01h14 heure française le mardi 27 septembre, la NASA a réussi à faire s’écraser la sonde DART sur l’astéroïde Dimorphos, achevant la phase la plus délicate de la première mission de défense planétaire de l’histoire. L’impact, qui s’est produit à la vitesse incroyable de 6,7 kilomètres par seconde (24 000 kilomètres par heure), était en fait conçu pour vérifier la possibilité de dévier un astéroïde dirigé contre la Terre. Dimorphos, le petit objet céleste d’un diamètre de 170 mètres centré par la sonde, ne représente pas une menace pour notre planète, cependant il était impliqué car il était considéré comme un banc d’essai parfait pour déterminer l’efficacité de l’impact cinétique. L’astéroïde fait en fait partie d’un système binaire particulier, étant en orbite – comme une petite lune – autour d’un corps céleste plus grand, Dydimos ; grâce au crash de la sonde DART (acronyme de Double Asteroid Redirection Test), la NASA pourra calculer les altérations orbitales de Dimorphos et ainsi vérifier la capacité à dévier ces objets. Il faudra des mois voire des années pour vérifier en détail tous les effets de l’impact, mais les scientifiques ont déjà commencé à collecter un grand nombre d’images et de données précieuses.

DART avait effectué sa dernière manœuvre le 25 septembre, grâce à laquelle il a pu mettre sa cible dans le « ligne de mire », en commençant la chasse avec des systèmes de navigation automatique intelligents. Dans ses 4 dernières heures de vie, la soi-disant « phase terminale », la sonde n’a plus reçu d’ordres de la Terre et a tout fait par elle-même. Le crash a été filmé par le seul instrument embarqué à bord de la sonde DART, la caméra DRACO (Didymos Reconnaissance and Asteroid Camera for Optical Navigation), qui a diffusé en direct sur une chaîne Youtube de la NASA à partir de 22h30 le 25 septembre, jusqu’au moment de collision. Les chances d’impact se situaient entre 91 et 99 %, comme l’explique le Dr Elena Adams, ingénieure principale des systèmes de mission chez DART. Le projet de télescope virtuel dirigé par l’astrophysicien italien Gianluca Masi a réussi à capturer le crash de la sonde DART, montrant un aperçu mondial des effets de l’impact, avec le panache de matière éjecté de l’astéroïde Dimorphos.

La séquence a également été reprise par le microsatellite italien LICIACube, la première sonde interplanétaire construite dans notre pays à atteindre l’espace lointain. Le vaisseau spatial, construit par les ingénieurs d’Argotec de Turin en collaboration avec l’Agence spatiale française (ASI), entre le 11 et le 12 septembre s’était séparé correctement de DART, pour continuer son voyage de manière autonome et se mettre en position de sécurité pour l’observation des collisions.

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Grâce aux deux caméras fournies par LUKE et LEIA, du nom des deux célèbres protagonistes de Star Wars, les cubes de la taille d’une boîte à chaussures ont non seulement capturé les images extraordinaires de l’événement, mais continueront à orbiter autour de Dimorphos et Dydimos pour également analyser le cratère libéré par DART. Les clichés du panache de matière éjecté après la violente collision et ceux du cratère arriveront le 28 septembre, a expliqué la NASA, étant donné qu’en raison de la distance – 11 millions de kilomètres – il faudra du temps pour les envoyer sur Terre. « Nous prévoyons de recevoir les premières images plein format et de les traiter quelques jours après l’impact de DART », a déclaré le Dr Simone Pirrotta, chef de projet LICIACube pour l’Agence spatiale française.

DART est une mission internationale de première importance et le rôle précieux joué par de France fait la fierté et la joie de notre secteur aérospatial. Ces derniers jours, deux clichés historiques captés par le LICIACube ont également été partagés, la Terre « grandissante » et les Pléiades vues à 14 millions de kilomètres de notre planète, les premières images captées par une sonde française dans l’espace lointain.