Les astronautes perdent des décennies de masse osseuse dans l’espace : les missions vers Mars et au-delà sont menacées

Les Astronautes Perdent Des Décennies De Masse Osseuse Dans L'espace

Les astronautes perdent des décennies de masse osseuse lors de longues missions dans l’espace. Plus de la moitié ne récupèrent pas 12 mois après leur retour, selon une nouvelle étude.

Le retour de Luca Parmitano

Le retour de Luca Parmitano

Lorsque les astronautes reviennent sur Terre après un long séjour dans l’espace, ils sont normalement accueillis dans des fauteuils roulants et portés par le bras, en raison des effets prolongés de la microgravité sur le squelette et les muscles. Plusieurs recherches ont en effet montré que pour chaque mois passé « parmi les étoiles », entre 1 et 2 % de la densité osseuse est perdue, sans la pression déterminée par la gravité terrestre. Sur Terre, nous sommes capables de nous tenir debout, de marcher et de courir grâce au système musculo-squelettique qui a évolué sous la pression de la gravité. C’est pour cette raison que les astronautes à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS) doivent pratiquer une activité physique intense chaque jour, en essayant de garder ce système aussi robuste et efficace que possible. Cependant, une nouvelle étude a montré que lors de séjours prolongés (plus de six mois), les astronautes peuvent perdre des décennies de densité osseuse qui, dans de nombreux cas, n’est pas complètement récupérée même après un an de retour. Cela jette de sérieux doutes sur notre capacité à supporter les très longs voyages vers Mars ou vers d’autres destinations dans l’espace lointain. Après des mois ou des années de vol, en fait, les astronautes auraient des difficultés importantes même juste à descendre des navettes et à poser le pied sur le nouveau monde.

Pour déterminer qu’un séjour prolongé en microgravité ou en apesanteur dans l’espace peut déchirer des décennies de densité osseuse, une équipe de recherche internationale dirigée par des scientifiques de l’Université de Calgary, qui a collaboré étroitement avec des collègues de Human Health and Performance. Médecine de la branche médicale de l’Université du Texas, du département de nutrition et des sciences alimentaires de l’Université de Bonn du Centre allemand d’immunothérapie et d’autres instituts. Les scientifiques, dirigés par le professeur Steven K. Boyd, chargé de cours à l’Institut McCaig pour la santé des os et des articulations de l’université canadienne, sont parvenus à leurs conclusions après avoir impliqué 17 astronautes âgés en moyenne de 47 ans dans l’étude, dont 14 hommes. Les chercheurs ont analysé la résistance osseuse, la microarchitecture et la densité minérale osseuse totale, corticale et trabéculaire du tibia et du radius à différents moments : avant le vol spatial, au retour sur Terre et après 6 et 12 mois de rentrée. Pour les analyses, ils ont utilisé la tomodensitométrie périphérique quantitative à haute résolution (HR-pQCT; 61 μm).

De l’analyse des données recueillies, il est ressorti qu’un an après la rentrée, la solidité osseuse médiane du tibia, la densité minérale osseuse et le volume de l’os trabéculaire étaient réduits de – 0,9 à – 2,1 % par rapport à l’état antérieur. Départ. Les astronautes qui sont restés sur la station spatiale le plus longtemps – plus de 6 mois – ont eu une moins bonne récupération. Plus de la moitié, en effet, 12 mois après leur retour n’avaient pas complètement récupéré la densité minérale, avec encore une dizaine d’années ou plus de masse osseuse à récupérer. « Nous avons constaté que les os de soutien ne se sont que partiellement rétablis chez la plupart des astronautes un an après le vol spatial », a déclaré le co-auteur de l’étude, Leigh Gabel, dans un communiqué de presse. « Cela suggère que la perte osseuse permanente due aux vols spatiaux est à peu près la même qu’une décennie de perte osseuse liée à l’âge sur Terre », a-t-elle ajouté. « Est-ce que ça va continuer à s’aggraver avec le temps ou pas ? On ne sait pas », a déclaré le professeur Boyd à l’AFP. « Il est possible qu’il atteigne un état stable après un certain temps, ou il est possible que nous continuions à perdre de l’os. Mais je ne peux pas imaginer que nous continuerons à le perdre jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien », a commenté l’expert. Selon une étude prévisionnelle, on estime qu’un tiers des astronautes seraient à risque d’ostéoporose lors d’un voyage vers Mars.

Ce sont toutes des données pertinentes qui posent un problème important pour les futurs voyages au cœur du système solaire et au-delà ; deux heures d’activité physique par jour à bord de l’ISS ne suffisent en effet pas à contrer les effets de la déminéralisation, si pour les 22 autres c’est comme si on était constamment au lit. Les détails de la recherche « Récupération incomplète de la résistance osseuse et de la microarchitecture trabéculaire au niveau du tibia distal 1 an après le retour d’un vol spatial de longue durée » ont été publiés dans Scientific Reports.