Le régulateur antitrust japonais a terminé son étude du marché des applications mobiles et a conclu qu’il est dominé par un duopole Apple et Google.
Il dit que même s’il espère que les deux sociétés apporteront des changements volontairement, et que la réglementation antitrust existante peut être utilisée pour faire pression, une nouvelle législation serait le moyen le plus fiable d’assurer l’équité…
Arrière-plan
Apple a fait l’objet d’enquêtes antitrust dans le monde entier, de son marché domestique des États-Unis à ce dernier au Japon. Les deux plus gros problèmes concernent l’App Store et les applications par défaut sur les appareils iOS.
Apple fait valoir qu’elle n’a pas de position dominante sur le marché des applications mobiles, car elle considère que le marché pertinent est soit celui des « smartphones », soit celui des « applications ». La société détenant une part minoritaire du marché des smartphones dans la plupart des pays où elle opère, elle estime ne pas pouvoir être considérée comme ayant une position dominante.
Les régulateurs de la concurrence ont tendance à considérer que le marché pertinent est celui des « applications iOS », et Apple a ici un monopole à 100% sur leur vente et leur distribution. Mis à part les cas marginaux, il n’y a aucun moyen pour un développeur de commercialiser une application iOS sans la vendre via l’App Store.
De plus, certaines entreprises accusent Apple de comportement anticoncurrentiel en donnant à ses propres applications des avantages par rapport à celles de tiers.
Une façon pour Apple de le faire, disent-ils, est de pré-installer ses propres applications. Par exemple, lorsque l’application Apple Weather est déjà installée sur un iPhone lorsque vous l’achetez, la propre application d’Apple a un avantage évident sur une application concurrente. Apple est également en mesure de proposer des abonnements intégrés à Apple Music sans pénalité, tandis que Spotify devrait payer à Apple une réduction inabordable pour faire de même.
Duopole Apple et Google
La Commission japonaise du commerce équitable (JFTC) a publié un rapport intitulé Rapport d’étude de marché sur les systèmes d’exploitation mobiles et la distribution d’applications mobiles. Ceci est basé sur des entretiens avec des développeurs et des consommateurs, ainsi que sur un « échange d’opinions » avec les régulateurs antitrust au Royaume-Uni, dans l’Union européenne et en Australie.
Il indique que, comme la plupart des utilisateurs de smartphones ne changeront pas de plate-forme en raison d’obstacles importants (comme la familiarisation et le rachat d’applications), Apple et Google sont chacun confrontés à une faible pression concurrentielle.
Les deux sociétés bénéficient donc d’une position de monopole, où elles peuvent définir leurs propres politiques et taux de commission, et les développeurs n’ont d’autre choix que de les accepter.
De plus, les deux sociétés donnent la priorité à leurs propres applications et appareils. Les applications préinstallées sur les téléphones n’ont pas à rivaliser pour attirer l’attention de la même manière que les applications tierces, et Apple offre à sa propre smartwatch une plus grande intégration avec l’iPhone que ce qui est possible pour les appareils tiers.
Modifications recommandées
La JFTC fait un certain nombre de recommandations de changements, parmi lesquelles :
- Autoriser les boutiques d’applications tierces
- Autoriser les développeurs à proposer leurs propres plateformes de paiement ou à utiliser des plateformes tierces
- Applications tierces pour accéder aux mêmes fonctionnalités du système d’exploitation que celles d’origine
- Collectez uniquement les mêmes données des applications que celles autorisées pour les applications tierces
- Offrez aux consommateurs un choix d’applications de stock et tierces lors de la configuration
Le chien de garde note que les lois antitrust existantes peuvent être en mesure de résoudre certains de ces problèmes, et il peut être possible de persuader Apple et Google de modifier leurs politiques et pratiques sur une base volontaire, mais cette législation spécifique serait l’approche la plus fiable.
Brevets Foss suggère que cela pourrait conduire à l’équivalent de la loi sur les marchés numériques (DMA) de l’Union européenne. Le site note également qu’Apple a été quelque peu méchant en ne mentionnant pas l’enquête japonaise lorsque le régulateur antitrust brésilien a demandé à l’entreprise de divulguer toute enquête similaire dans d’autres pays.
Ajoute à la pression aux États-Unis
Aux États-Unis, le président Biden a appelé le Congrès à adopter une réglementation antitrust technologique, dans le cadre de son discours sur l’état de l’Union. Plusieurs tentatives ont été faites, un sénateur suggérant que celles-ci ont été bloquées par une « incroyable avalanche d’argent » de la part de lobbyistes, dont Apple. Le fabricant d’iPhone semble cependant s’apprêter à se plier à l’inévitable.
Découvrez cette vidéo ci-dessous (en anglais) pour plus d’actualités Apple :