Le directeur de la National Cyber Security Agency a soudainement décidé de partir, il semble que des frictions politiques soient apparues avec le gouvernement.
Incompréhensions, ruptures, différences, telles sont les hypothèses dans l’assiette. On ne sait toujours pas pourquoi Roberto Baldoni a soudainement décidé de démissionner du poste de directeur de l’Agence nationale de la cybersécurité (Acn), mais la relation de confiance avec le gouvernement dirigé par Giorgia Meloni y est pour quelque chose. Quelqu’un devrait donc dire aux pirates russes, qui se délectent maintenant de la pègre de Telegram, que non, ce ne sont pas leurs attaques DDoS fades qui ont fait sortir Baldoni. On parle ici de choix politiques.
Baldoni a peut-être joué en avance, choisissant de démissionner, comme le confirment des sources proches de l’ancien directeur de Wired. Il était à la tête de l’Acn depuis 2021, date à laquelle l’agence a été inaugurée par le gouvernement Draghi et le sous-secrétaire Gabrielli. L’Acn est chargée de maintenir et de renforcer la sécurité numérique du pays. En réalité, il est également impliqué dans la gestion de beaucoup d’argent, pour être précis 623 millions du Plan National de Relance et de Résilience (Pnrr), et une part égale à 1,2% sera également réservée pour mettre en œuvre la Stratégie Nationale de Cybersécurité du RBE. investissement sur une base annuelle. L’agence devra alors embaucher 700 employés pour suivre le rythme de ses objectifs. Sur la base de ces données, des frictions avec le gouvernement peuvent avoir surgi.
La démission lundi soir semble intervenir après des heures de tension avec le Premier ministre, Giorgia Meloni, et avec le sous-secrétaire Alfredo Mantovano, l’autorité déléguée à la sécurité de la République. Maintenant, le relais passe temporairement entre les mains de la vice-présidente Nunzia Ciardi, mais le gouvernement vise à pourvoir le poste vacant dans un délai très court.
La réaction des hackers pro-russes
La nouvelle est également parvenue au groupe de hackers pro-russes Noname057(16), qui a lancé ces dernières semaines une série d’attaques DDoS (Distributed Denial of service) sur des portails en ligne institutionnels, multipliant pratiquement l’accès au site en empêchant les vrais utilisateurs d’y accéder. . « Notre série d’attaques contre l’infrastructure Internet italienne peut à juste titre être considérée comme un succès : à la suite de cela, le chef de l’Agence nationale italienne de la cybersécurité a en fait été démis de ses fonctions. » Ils ont écrit sur Telegram, puis ont posté une photo de Baldoni avec un ours symbole de la Russie et ont commenté : « Voyons comment le nouveau chef de ce bureau italien va gérer les cybermenaces provenant de l’équipe NoName057(16) ».
Maintenant, tout au plus, le groupe informatique a créé un peu de nuisance en ralentissant l’accès aux sites qu’il choisit d’« attaquer », les portails restant tout au plus indisponibles quelques minutes. Ils font plus de bruit que de dégâts, alors même s’ils célèbrent maintenant la démission de Baldoni en tenue de rebelle, ils n’ont rien à voir avec tout cela.
Qui est Roberto Baldoni et quels étaient ses projets
Baldoni a été nommé directeur général de l’ACN en août 2021. D’abord directeur général adjoint du DIS (Direction de l’information pour la sécurité, la structure de coordination des services secrets), avec pour mission de développer l’architecture nationale de la cybersécurité, puis la mise en place de pratiques et services pour absorber et prévenir les cyberattaques contre les infrastructures du pays. Depuis 2002, il est également professeur titulaire d’informatique à l’Université La Sapienza de Rome et en 2011, il a fondé le premier centre de recherche en Italie sur la « Cyber intelligence et la sécurité de l’information », qu’il a dirigé jusqu’en 2017.
Il léguera une pile de devoirs et de l’argent à partager. Le nouveau directeur qui sera choisi par le gouvernement devra composer l’équipe d’experts qui viendra compléter le Centre national d’évaluation et de certification (Cvcn), choisir les startups du secteur dans lesquelles investir, gérer les accords avec des géants tels que Microsoft et Google , mais aussi des projets comme Hypersoc, « un Soc national pour prévenir en amont les cyberattaques et arriver à une qualification de réponse à incident avec des opérateurs privés pour quand on aura plusieurs attaques en même temps ». Enfin, Baldoni avait également expliqué qu’« il faudrait aussi un réseau de LAP (Test Laboratories), qui aura le CVCN comme pivot. Ils seront stratégiques car nous devons avoir en Italie, au niveau gouvernemental, la composante technique pour analyser les technologies qui nous viennent de l’étranger ».
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