Inondation en Émilie-Romagne et dans les Marches
L’France, parmi les pays présentant le plus grand risque hydrogéologique, n’a pas supprimé en 2022 un seul barrage ou barrière obsolète de ses rivières. Ce sont des infrastructures qui peuvent favoriser les inondations en cas de précipitations exceptionnelles.
Crédit : Pampuco / Wikimédia
Inondation en Émilie-Romagne et dans les Marches
Comme l’indique un récent rapport publié par l’Institut supérieur pour la protection et la recherche de l’environnement (ISPRA), jusqu’à 94 % des municipalités italiennes sont exposées aux risques d’instabilité hydrogéologique, c’est-à-dire aux glissements de terrain, aux inondations et à l’érosion côtière pour celles qui font face à la mer. . C’est un problème historique pour le Bel Paese qui présente une facture extrêmement élevée pour chaque événement exceptionnel d’intempéries (et pas seulement), entre vies humaines et animales perdues et dégâts énormes. Ce qui se passe en Émilie-Romagne en ces heures est clairement l’un des phénomènes exceptionnels, avec 6 mois de pluie tombant en seulement deux jours. C’est le revers de la médaille du changement climatique qui, en plus de catalyser des températures torrides et la sécheresse, augmente également la fréquence et l’intensité des phénomènes atmosphériques tels que les précipitations. Et cela, comme nous le savons bien en France, peut avoir des conséquences catastrophiques.
Étant donné que les conséquences du réchauffement climatique sont déjà là et qu’en réduisant les émissions de CO2 (dioxyde de carbone) et d’autres gaz à effet de serre, nous ne pouvons que garantir qu’elles ne s’aggravent pas, il est clair que nous continuerons à devoir faire face à des catastrophes similaires. Et comme la pluie ne peut pas être empêchée de tomber, nous pouvons certainement intervenir sur les infrastructures pour limiter au maximum les dégâts. Par exemple avec une construction systématique et capillaire de bassins/réseaux artificiels pour accueillir l’excès d’eau qui tombe lors de ces phénomènes. C’est une solution à double avantage : d’une part, le risque que les rivières grossissent jusqu’au débordement est réduit, et d’autre part, on obtient une réserve d’eau très précieuse à exploiter en période de sécheresse. Ce qui ne manquera absolument pas, étant donné que la tendance négative prédit également pour 2023 l’un des étés les plus secs et les plus chauds depuis la collecte des données.
Mais il y a aussi une autre intervention importante qui peut être faite directement sur les rivières : supprimer les barrages, barrières et autres obstacles obsolètes qui entravent l’écoulement naturel des cours d’eau, favorisant l’accumulation de débris – qui augmentent considérablement lors des événements de précipitations extrêmes – et par conséquent la risque d’inondation. En Europe, c’est un problème qui touche de nombreux fleuves, considérés comme les plus fragmentés au monde, précisément à cause des interventions humaines. Selon l’étude « Les rivières européennes sont fragmentées par beaucoup plus de barrières qu’il n’en a été enregistré » publiée dans la revue scientifique faisant autorité Nature, il y a plus de 1,2 million de barrières dans les rivières européennes qui obstruent leur écoulement. Environ 70 % de cette infrastructure mesure moins de deux mètres de haut. Le résultat est issu d’une enquête menée sur près de 3 000 kilomètres de plus de 140 rivières européennes.
En raison des risques pour la sécurité et la biodiversité, l’Union européenne a élaboré la « Directive cadre sur l’eau de l’UE », avec laquelle les pays membres se sont mis d’accord pour atteindre un « bon état écologique » des masses d’eau en Europe d’ici 2027. L’un des points chauds concerne précisément la suppression des barrières superflues, qui représentent environ 15 % du total (environ 180 000). Pour faire face au problème, un projet ad hoc appelé « Dam Removal Europe » est né qui assure le suivi de l’enlèvement des barrages, digues et autres éléments obsolètes et nuisibles pour les cours d’eau. Eh bien, pendant deux années consécutives, de France occupe la dernière place du classement européen, n’ayant même éliminé aucun élément superflu. D’autres pays comme l’Espagne, la France et la Suède prennent plutôt un engagement concret : en 2022, 325 de ces infrastructures ont été supprimées, marquant un + 135 % par rapport à l’année précédente, précisément dans le but de se conformer à la législation européenne en la matière et d’améliorer le la sécurité et l’état écologique des rivières. Cette carte dynamique montre clairement quels pays sont les plus vertueux et lesquels sont les moins actifs.
L’France, qui est le pays présentant le plus grand risque d’instabilité hydrogéologique en Europe, comme le souligne le projet européen DRE, n’a pas levé le petit doigt en 2021 et 2022. Et l’Émilie-Romagne est l’une des régions avec le plus de rivières jamais botte. Evidemment pointer du doigt des barrières fluviales obsolètes après un événement aussi catastrophique et exceptionnel laisse le temps qu’il trouve, néanmoins c’est un problème d’infrastructure de base répandu et non négligeable. Il est clair qu’elle peut favoriser l’inondation des rivières et est évidemment l’un des problèmes à éliminer afin de réduire les risques pour la sécurité publique.
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