Le couronnement du roi Charles sera « cruelty free » : l’huile sacrée pour l’oindre n’aura pas de dérivés animaux

Le couronnement du roi Charles sera "cruelty free" : l'huile sacrée pour l'oindre n'aura pas de dérivés animaux

L’huile sacrée dont le roi Charles sera oint lors du sacre du 6 mai ne contiendra pas de dérivés animaux, contrairement au chrême traditionnel. Il lui manquera la sécrétion des civettes et l’ambre gris produit par les cachalots.

Le couronnement du roi Charles sera cruelty free lhuile

Le sacre du roi Charles sera « cruelty free », c’est-à-dire sans cruauté envers les animaux, du moins en ce qui concerne la partie de la cérémonie consacrée à l’onction. Le chrême, ou l’huile sacrée utilisée pour oindre le monarque, ne contiendra en effet pas de dérivés animaux, mais uniquement des substances d’origine végétale. Jusqu’au couronnement de sa mère, la reine Elizabeth II décédée en septembre de l’année dernière – et qui n’était pas exactement une amoureuse des animaux – des huiles contenant des sous-produits de mammifères étaient utilisées.

Le chrême qui sera aspergé le 6 mai 2023 sur les mains, la tête et la poitrine du roi Charles à l’abbaye de Westminster à Londres est en fait à base d’huile d’olive obtenue à partir d’oliviers plantés sur le mont des Oliviers à Jérusalem, au monastère de Marie Madeleine et le monastère de l’Ascension. Comme précisé dans un communiqué de presse de la Maison royale britannique, le monastère de Marie-Madeleine « est le lieu de sépulture de la grand-mère de Sa Majesté, la princesse Alice de Grèce ». La chrysme a été consacrée lors d’une cérémonie à l’église du Saint-Sépulcre par le patriarche de Jérusalem Théophile III et l’archevêque anglican de Jérusalem Hosam Naoum.

Le roi Charles, bien sûr, ne sera pas arrosé d’huile d’olive « simple » comme la bruschetta; en fait, la chrysma était parfumée avec diverses huiles et essences essentielles, dont la fleur d’oranger, la rose, le sésame, la cannelle, le benjoin, l’ambre et d’autres substances. Ils ont été utilisés pour remplacer les odeurs de dérivés animaux utilisés dans le passé pour préparer l’huile sacrée. Ils étaient principalement deux : la civette, ou la sécrétion des glandes périanales du mammifère homonyme ; et l’ambre gris très prisé, produit à partir des intestins des cachalots.

Pour obtenir la civette, les malheureux animaux sont gardés dans des cages et leurs glandes sont pressées pour libérer la substance odorante, caractérisée par des notes similaires à celles du musc. D’autre part, l’ambre gris est naturellement produit par les cachalots pour incorporer les becs des calamars dont ils se nourrissent. Cela empêche les structures cornées non digestibles de rayer le système digestif délicat du cétacé. Le globe pâteux est passé dans les selles ou régurgité s’il est trop volumineux. Elle est très riche en phéromones et développe une odeur agréable au contact de l’eau de mer. Une fois expulsé, l’ambre gris peut flotter et atteindre le rivage. Celui qui le trouve a beaucoup de chance, étant donné que la substance est payée par son poids en or (35 000 dollars le kilogramme) par les entreprises qui produisent des parfums, également grâce à sa capacité à fixer les odeurs. L’histoire de ce pêcheur le prouve. Dans le passé, il était plus facile de récupérer, mais le nombre de cachalots a été considérablement réduit en raison de la chasse à la baleine. L’ambre gris est donc devenu une denrée de plus en plus rare et précieuse, qui est aujourd’hui – heureusement – remplacée par des substances synthétiques similaires.

L’onction du nouveau roi (ou de la nouvelle reine) est une partie de la cérémonie considérée comme si sacrée qu’en 1953, la télévision n’a pas été autorisée à la filmer lors du couronnement de la reine Elizabeth. On ne sait pas si dans le cas du roi Charles, il sera possible d’assister à la procédure solennelle, effectuée par l’archevêque de Cantorbéry avec des instruments historiques. Parmi eux, comme l’indique la BBC, une cuillère qui « a survécu » à la destruction de 1649 perpétrée par l’armée d’Oliver Cromwell, le chef politique et militaire qui a temporairement renversé la monarchie en Angleterre en instaurant une république (qui a duré une dizaine ans).

Toujours au sujet du couronnement sans l’utilisation de produits d’origine animale, il y a aussi des spéculations sur le fait que le roi Charles pourrait ne pas porter le traditionnel manteau d’hermine. En effet, il pourrait se présenter à la cérémonie avec l’uniforme militaire simple et moderne, comme le suggère Express.co. À ce jour, cependant, il n’y a pas de confirmation. Ne pas porter de fourrure d’hermine serait sûrement une autre coupure avec les cruelles traditions du passé.

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