Grâce au télescope spatial James Webb, le plus grand panache de vapeur d’eau projeté dans l’espace par Encelade, une lune de Saturne, a été observé. Ces gigantesques geysers pourraient contenir les secrets de la vie extraterrestre.
Crédit : NASA/JPL–Caltech
Le futuriste télescope spatial Jamess Webb (JWST) a immortalisé le plus grand panache de vapeur d’eau projeté dans l’espace par Encelade, l’un des satellites naturels de Saturne (le sixième par ordre de grandeur). Ces geysers, qui se déploient près du pôle sud de la lune, étaient inconnus jusqu’à il y a une vingtaine d’années : ils ont été interceptés pour la première fois en 2005 par la défunte sonde Cassini de la NASA, amenée à se désintégrer au cœur du « Seigneur des Anneaux ». » » le 15 septembre 2017. Depuis lors, ce corps céleste est devenu l’un des objets les plus intéressants du système solaire. Les capteurs de l’orbiteur ont en effet « senti » des sels, du méthane, de la silice, de l’ammoniac, des cristaux de glace, de la vapeur d’eau et d’autres molécules organiques, autant d’éléments qui suggèrent la présence d’un océan salé sous l’épaisse croûte glacée de l’astre. Et au cœur de cet océan, on pense que la vie extraterrestre peut prospérer, peut-être près des cheminées hydrothermales émises par les fonds marins. C’est pourquoi l’analyse de ces geysers est si importante, même avec James Webb.
Comme l’a expliqué en conférence de presse le Dr Sara Faggi, astronome planétaire au Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt (Maryland), le panache intercepté par le télescope spatial – situé au point de Lagrange L2 à 1,5 million de kilomètres de la Terre – « est immense », d’un diamètre supérieur à la lune elle-même (ce qui équivaut à environ 500 kilomètres). Ces geysers émergent de structures que les scientifiques appellent « Tiger Stripes », ou rayures de tigre, et sont causés par la force gravitationnelle (marée) exercée par la géante gazeuse Saturne. Cassini les a survolés et traversés encore et encore au cours de sa mission passionnante, mais d’une distance aussi proche, il n’a pas pu avoir une vue d’ensemble comme le pouvait le James Webb. Le 9 novembre 2022, lorsqu’il a pointé pour la première fois le corps céleste, le télescope spatial a mis moins de 5 minutes pour détecter le panache géant.
Comme le rapporte Nature, le scientifique a expliqué que l’analyse approfondie de ce geyser fera l’objet d’un prochain article scientifique, qui indiquera la quantité d’eau émise dans l’espace, la température et probablement d’autres données très précieuses, comme le suggère le ‘spécialiste’. Ce sont toutes des informations qui peuvent nous aider à mieux comprendre s’il existe vraiment des ingrédients liés à la vie. Cependant, ces geysers semblent être de faible densité et froids, comme un nuage, plutôt que des jets gorgés d’eau. Comme l’explique Nature, « ce n’est pas une bonne nouvelle pour ceux qui essaient de prélever des échantillons du panache et espèrent trouver de la vie, car les signes de vie peuvent être trop peu nombreux pour être détectés ».
Néanmoins, des missions futures et futuristes visent à envoyer de vrais robots sur Encelade capables de se glisser dans les « Tiger Stripes » et de collecter un maximum d’informations sur ces jets. L’idéal serait d’avoir un robot sous-marin capable de pénétrer dans l’océan sous-glaciaire pour l’explorer, mais cela irait à l’encontre de certains principes éthiques de l’astrobiologie qui nous empêchent de modifier un monde extraterrestre potentiellement riche en vie. Il ne reste plus qu’à attendre la sortie du nouvel article pour savoir ce qui a vraiment été découvert sur l’immense geyser lancé dans l’espace.
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