Depuis le 1er mars 2023, le professeur Joseph Dituri vit au Jules’ Undersea Lodge, un mini-appartement situé à 9 mètres de profondeur et non pressurisé. Il vient de battre le précédent record de 73 jours et vise à atteindre les 100. Le but de l’expérience.
Professeur Dituri au Jules’ Undersea Lodge. Crédit : Joseph Dituri / Instagram
Un homme de 55 ans a battu le record de séjour sous l’eau dans un environnement non pressurisé. À ce jour, en effet, il a passé plus de 74 jours dans le Jules’ Undersea Lodge, une sorte de mini-appartement de 55 mètres carrés situé au cÅ“ur d’un lagon de l’archipel des Florida Keys, aux États-Unis. Le protagoniste de ce record est le professeur Joseph Dituri, professeur de génie biomédical à l’Université de Floride du Sud et ancien plongeur de l’US Navy. Le précédent record de 73 jours avait été établi par deux biologistes du Tennessee en 2014, toujours au même endroit, à 9 mètres de profondeur. L’objectif de Dituri est de rester sous l’eau pendant au moins 100 jours.
Son aventure solo a débuté le 1er mars 2023 et a naturellement un but scientifique précis. Il s’agit en fait d’un projet de recherche appelé Projet Neptune 100. Le but est d’évaluer les effets à long terme sur le corps humain d’un environnement sous-marin non pressurisé. A une profondeur de 9 mètres, la colonne d’eau exerce une pression sur l’air qui est environ le double de celle subie à la surface de la terre au niveau de la mer. La profondeur choisie pour la Jules’ Undersea Lodge – dont le nom est un hommage à l’écrivain Jules Verne, auteur de Vingt mille lieues sous les mers – n’est nullement fortuite ; à partir de 10 mètres de profondeur, en effet, une narcose à l’azote peut se déclencher, l’un des effets liés aux variations de volume des gaz dans notre corps dues à la différence de pression. Les plongeurs sont parfaitement conscients du mal de décompression (qui touche aussi les cétacés) et les remontées en surface doivent être lentes et bien planifiées, précisément pour éviter des effets potentiellement mortels.
Même à 9 mètres de profondeur, le professeur Dituri – surnommé Doctor Deep Sea – subit toujours des changements physiologiques, qui seront étudiés en profondeur par l’équipe de médecins qui le suivent. Par exemple, la pression hyperbare pendant de courtes périodes de temps a montré la capacité d’accélérer la cicatrisation des plaies et catalyse également la réplication cellulaire. L’ingénieur biomédical espère que les données recueillies sur son corps sous l’eau pourraient être utiles pour traiter certaines conditions, telles que les lésions cérébrales. Une telle pression pourrait également ralentir les processus de vieillissement et améliorer la longévité. Parmi les problèmes auxquels il est certainement confronté figure un manque d’exposition au soleil, qui est principalement responsable de la synthèse de la vitamine D. À une profondeur de 9 mètres, environ la moitié du rayonnement solaire atteint la surface. Pour cette raison, pour éviter une carence en vitamine D, il prend des suppléments et fabrique des lampes UV.
Le facteur psychologique lié à un isolement prolongé dans un petit environnement doit également être pris en considération. Les données recueillies seront également utiles pour planifier de futures missions spatiales, comme l’atterrissage des premiers humains sur Mars, prévu pour le milieu de la prochaine décennie. Le simple fait d’atteindre la planète rouge nécessite un voyage d’environ 7 mois. Mais le professeur Dituri n’est pas tout à fait seul, car il continue de donner des conférences en ligne avec ses étudiants de l’Université de Floride du Sud. Il est aussi très actif sur les réseaux sociaux. Comme dit à la BBC, ses journées commencent très tôt (à 05h00 du matin) pour faire de l’activité physique. En ce moment, ce qui lui manque le plus, c’est « littéralement le soleil ».
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