Un autre jour, une autre enquête antitrust d’Apple. Pas plus tard qu’hier, nous avons appris que l’Union européenne intensifiait son enquête sur Apple Pay, et aujourd’hui, l’organisme italien de surveillance de la concurrence a annoncé une enquête sur les politiques de confidentialité de l’App Store de l’entreprise.
Cette dernière enquête est peut-être nouvelle, mais son sujet ne l’est pas : l’Italie est le troisième pays à remettre en question la légalité d’Apple fixant des exigences de confidentialité plus strictes pour les applications tierces qu’elle ne le fait pour ses propres applications…
Apple exempté des règles de transparence du suivi des applications
Auparavant, Apple était heureux de permettre aux applications d’utiliser librement des identifiants de suivi anonymisés pour lier la diffusion d’annonces aux visites de sites Web. Cela a permis aux développeurs de vendre des publicités personnalisées dans leurs applications, qui génèrent plus de revenus que les publicités génériques.
Cela a changé avec l’introduction de la transparence du suivi des applications. Désormais, les développeurs d’applications doivent vous demander si vous souhaitez autoriser ce suivi. Si vous dites non (comme le font la plupart des gens), les applications ne sont pas autorisées à utiliser ce système.
Le propriétaire de Facebook et Instagram, Meta, était particulièrement contrarié par cela, prédisant que le changement de politique lui coûterait des milliards de dollars par an. En particulier, il s’oppose au fait que les propres applications d’Apple n’ont pas à demander l’autorisation de suivi, ce qui permet au fabricant d’iPhone de collecter des données précieuses qui ne sont pas disponibles pour les développeurs tiers.
En particulier, Apple est accusé de nuire aux plateformes publicitaires concurrentes afin de stimuler les activités de ses propres offres publicitaires sur l’App Store.
L’enquête antitrust d’Apple s’étend à l’Italie
La France et l’Allemagne ont déjà ouvert des enquêtes antitrust à ce sujet.
L’enquête allemande a commencé en juin de l’année dernière.
Le Bundeskartellamt a engagé une procédure contre l’entreprise technologique Apple pour revoir, au regard du droit de la concurrence, ses règles de suivi et l’App Tracking Transparency Framework. En particulier, les règles d’Apple ont soulevé le soupçon initial d’auto-préférence et/ou d’entrave d’autres entreprises.
Les progrès ont été lents, concluant jusqu’à présent qu’Apple est suffisamment puissant pour être soumis à une réglementation plus stricte. Le même mois, la France a également annoncé sa propre enquête.
Un nouveau rapport indique que l’Autorité française de la concurrence a trouvé des preuves d’un comportement anticoncurrentiel d’Apple en matière de suivi des applications.
Et Reuters rapporte qu’aujourd’hui l’Italie a fait de même.
L’agence antitrust italienne AGCM a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête sur le géant américain de la technologie Apple pour abus présumé de sa position dominante sur le marché des applications.
Le chien de garde a déclaré qu’Apple avait pénalisé les développeurs d’applications tierces en imposant « une politique de confidentialité plus restrictive » qu’elle ne s’applique à elle-même, à partir d’avril 2021. […]
« Le comportement discriminatoire présumé d’Apple pourrait entraîner une baisse des revenus publicitaires des annonceurs tiers, au profit de la division commerciale d’Apple », a déclaré l’autorité.
Avis de Netcost-security.fr
Les règles de transparence du suivi des applications d’Apple sont une bonne chose. Il est normal que nous choisissions les données personnelles que nous partageons avec les applications et que nous soyons informés de la manière dont ces données seront utilisées si nous acceptons de les partager.
Cependant, il est également raisonnable que les propres applications d’Apple soient soumises aux mêmes règles. En réalité, le fabricant d’iPhone est sur le point de le faire, mais il existe une zone grise dans laquelle l’entreprise pourrait raisonnablement être accusée d’utiliser les données qu’elle détient uniquement afin de bénéficier à sa propre activité publicitaire sur l’App Store.
Il ne serait pas difficile pour Apple de se conformer à la fois à l’esprit et à la lettre de la loi, et cela pourrait éliminer un casse-tête antitrust croissant en le faisant. En d’autres termes, il semble évident pour Apple de publier une déclaration claire et sans ambiguïté selon laquelle elle se soumettra aux mêmes règles ATT que celles requises pour les applications tierces, y compris pour l’application App Store elle-même.
Image : Mariia Shalabaïeva/Unsplash
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