Pourquoi le départ de MIUI et le nouveau HyperOS de Xiaomi peuvent changer Android pour toujours

Por qué el adiós de MIUI y el nuevo HyperOS de Xiaomi pueden cambiar Android para siempre

C’est presque une surprise, Xiaomi lancera bientôt son propre système d’exploitation, HyperOS, et cela pourrait entraîner un changement de paradigme très important dans la plateforme Android… Nous vous expliquons tout !

Pourquoi le départ de MIUI et le nouveau HyperOS de Xiaomi peuvent changer Android pour toujours
C’est ainsi que Lei Jun a annoncé, souriant et fier, son nouveau firmware HyperOS basé sur le projet Android Open Source.

Déjà avec plus de maturité, loin des projecteurs médiatiques qui hier recherchaient Xiaomi pour confirmer les rumeurs et annoncer officiellement HyperOS, je pense que nous sommes à un moment approprié pour analyser ce que signifie l’arrivée d’une nouvelle version d’Android basée sur AOSP qui élargira les options et diversifiera les plateformes, cette fois-ci d’un fabricant extrêmement important et avec une acceptation très large à l’échelle mondiale comme Xiaomi.

L’idée n’est pas absurde à première vue, l’expérience ne changera pas beaucoup pour les utilisateurs comme nous l’avons déjà souligné hier dans les premières captures d’écran qui ont fuité peu de temps après l’annonce de HyperOS, et bien que Xiaomi contrôle ainsi mieux toute la partie logicielle, ce n’est pas non plus en dehors du giron de Google en maintenant la base du projet Android Open Source et également la certification Google Play, ce qui ne dérangera donc pas énormément le géant de Mountain View.

Et pourtant, je pense à des changements de paradigme très importants après avoir vu un fabricant aussi important que Xiaomi quitter Android en tant que tel, afin de développer depuis les fondements son propre firmware, qui est finalement une sorte de HarmonyOS, option pour Huawei après le bannissement, mais dans son cas avec une mise au point à l’échelle mondiale et avec les services de Google opérationnels sur les marchés où ils sont le plus nécessaires.

Mais Xiaomi… Quitte-t-il ou ne quitte-t-il pas l’égide de Google ?

Voyons, la question est difficile à répondre maintenant sans tous les paramètres et détails en main, mais ce que nous savons réellement, c’est que AOSP reste un projet né au Googleplex, au 1600 Amphitheatre Parkway à Mountain View, donc techniquement HyperOS restera basé sur Android que Xiaomi l’admette ou non.

Ce que les personnes de Lei Jun réussissent, c’est de contrôler toute la partie logicielle qui se trouve au-dessus du noyau du système d’exploitation, ce qui leur permet de mieux adapter leurs services mobiles pour la Chine et/ou ceux de Google pour d’autres marchés sur une base, une interface et une expérience totalement identiques, avec les mêmes mises à jour diffusées directement depuis leur équipe de développement.

Cela n’est pas étranger à Xiaomi, car MIUI déjà détachait ses mises à jour de la base d’Android, bien que la liberté était moindre avec une personnalisation du système, plutôt que de développer une nouvelle version fork comme HyperOS. De plus, le fabricant de Haidian a une communauté étendue d’utilisateurs qui lui donnera une part de marché instantanée pour sa plateforme, ce qui leur permettra de mieux la vendre tant du point de vue commercial que de la publicité et des revenus générés.

Enfin, et non moins important, Xiaomi pourra adapter le même système d’exploitation à tout son écosystème, donnant ainsi vie et fonctionnalité à toutes sortes de dispositifs (on nous a dit hier que surtout l’Internet des objets était visé) au sein d’une même plateforme avec la même dénomination.

La galerie de captures d’écran dévoilée du nouveau firmware HyperOS

Le changement de paradigme se profile à l’horizon

Ce qui m’inquiète en réalité, ce n’est pas si Xiaomi sortira ou non de l’égide de Google. Ce n’est pas une question à prendre en compte. Et c’est parce que Xiaomi a vu Huawei et sait parfaitement que ce serait tirer une balle dans le pied avant de commencer ce nouveau chemin.

Le changement qui se profile à l’horizon d’Android concerne plutôt ce que Samsung peut penser de ces mouvements, car le géant sud-coréen reste après tout le plus grand fabricant à l’échelle mondiale et par extension le plus grand partenaire de Google avec Android, développant One UI comme une personnalisation avec une grande valeur ajoutée par rapport à ce que propose Google.

Samsung ne voudrait-il pas avoir tout le gâteau pour lui, comme le cherche maintenant Xiaomi ? Ne voudrait-il pas contrôler l’expérience de ses appareils Galaxy au maximum ?

Ce sont les questions qui me tourmentent, et c’est parce qu’un géant comme Xiaomi peut se tourner vers cette stratégie que d’autres comme Samsung pourraient étudier ces mouvements et faire de même dans un proche avenir, ouvrant ainsi la voie à une multitude de forks basés sur le projet Android Open Source, ce qui ajouterait de la complexité au marché et difficulté l’évolution, l’homogénéité et la fragmentation d’un système d’exploitation Android qui était censé être libre et être utilisé sur une multitude de dispositifs en tous genres.

Et je pense à cela, avant tout une autre prémisse importante, car Google a enlevé son masque et concurrence maintenant directement ses partenaires avec le catalogue Android, proposant à un niveau plus global ses appareils Pixel, qui sont finalement vendus « comme l’iPhone d’Android », conçus directement par Google et avec leur propre support, ce qui leur assure des mises à jour avant tout le monde.

Écran d'accueil du Samsung Galaxy S23 Ultra

L’interface utilisateur One UI, qui laisse déjà une place aux services de Samsung tels que Pay, DeX ou Health.

Pour l’instant, il faudra attendre les événements, c’est certain, mais bien que récemment ils aient été très proches et aient monté ensemble sur la scène du Google I/O au Shoreline Amphitheatre, force est de constater que je ne serais pas du tout surpris de voir Samsung nous présenter un fork sous la marque One UI, et avec leur propre plateforme s’engager sérieusement dans l’expansion commerciale de leurs services propriétaires, qui sont aussi nombreux : Samsung Health, Pay, Knox, DeX, Free, Samsung TV Plus, etc…

Évidemment, et pour conclure, le fork a plus de sens dans le cas de Xiaomi car ses mouvements viennent de Chine, où Google n’a pas sa place, et dont la majorité de ses appareils ne sortent même pas, ce qui rend très peu opérationnel le fait de développer des versions de MIUI différentes pour chaque marché. Et pourtant, qui sait, cela pourrait être le germe du plus grand changement d’Android depuis de nombreuses années… Nous verrons bien !