Le conseil d’administration de Twitter a décidé de prendre une « pilule empoisonnée », c’est-à-dire une manœuvre pour contrer une OPA hostile comme celle d’Elon Musk. Voilà comment cela fonctionne.
Twitter a décidé d’entrer en guerre contre Elon Musk et sa tentative de prise de contrôle du réseau social. Rien à faire alors pour le PDG de Tesla et SpaceX, qui se voit refuser l’offre de 54,20 dollars par action exprimée ces derniers jours à travers une lettre envoyée au conseil d’administration de la société américaine. Pour contrer cette tentative d’OPA hostile, le conseil d’administration a décidé de prendre une « pilule empoisonnée », une pilule empoisonnée qui dans le monde financier représente l’une des manœuvres qu’une entreprise peut entreprendre pour éviter une OPA de ce type. Voilà comment cela fonctionne.
Le plan a été annoncé dans une note signée par le conseil d’administration de Twitter expliquant que ce plan vise à empêcher « une entité, une personne ou un groupe de prendre le contrôle de Twitter en accumulant des actions sans payer à tous les actionnaires un prix approprié et sans donner au conseil suffisamment de temps pour faire un choix éclairé. » Cette pilule empoisonnée prévoit que les actionnaires de Twitter peuvent acquérir de nouvelles actions à un prix avantageux, ce qui dilue les actions sur le marché et rend un processus comme celui lancé par Musk plus difficile et coûteux.
Le plan de Twitter est déclenché lorsque quelqu’un tente de prendre le contrôle de plus de 15% des actions de la société et reste valable jusqu’au 23 avril 2023. Habituellement, cette tentative de décourager un acheteur potentiel prend la forme d’une augmentation de capital réalisée par l’offre à un prix avantageux. prix des actions nouvelles aux actionnaires actuels, un élément qui augmente le nombre d’actions en circulation en diluant la participation détenue par Musk. Le nom de « pilule empoisonnée » vient des aspects négatifs liés à cette pratique : la valeur des actions chute et se dilue sur le marché, même si les effets n’affectent souvent l’entreprise qu’à court terme. Ce n’est pas la première fois que Twitter utilise cette méthode de protection, qui s’avère inévitablement être l’un des rares moyens dont dispose Twitter pour se défendre contre les OPA hostiles. Contrairement à Facebook, Google et d’autres entreprises, en effet, celle fondée par Jack Dorsey ne prévoit pas d’actions à droit de vote élevé comme celles détenues par Mark Zuckerberg, qui le rendent en fait lui et l’entreprise intouchables.
Mais maintenant, il reste à comprendre ce qui va se passer dans le futur de Twitter. Même si Musk échoue dans sa tentative, ces offres impliquent généralement toujours une série de manœuvres qui, paradoxalement, conduisent souvent à une vente de toute façon. Le conseil d’administration d’une société doit en effet conclure une transaction de ce type dans l’intérêt des actionnaires, c’est-à-dire accepter l’offre la plus élevée en circulation. Maintenant qu’une offre formelle existe, il n’est pas certain que d’autres entreprises ne présenteront pas d’autres offres. En réalité, c’est déjà arrivé : le fonds de private equity Thoma Bravo a déjà contacté le conseil d’administration pour faire une nouvelle offre. Sans oublier l’intérêt manifesté à plusieurs reprises ces dernières années envers Twitter par d’autres grandes entreprises. En bref, la décision de Musk a jeté les médias sociaux dans le réservoir de requins et nous devons maintenant voir si et comment cela sortira. Sans compter le plan B de Musk, que l’entrepreneur aurait préparé en cas de refus.